l'energie en catamaran
Bilan energetique catamaran
Allez, bonjour à tous et à toutes, petite vidéo en attendant la Transat. On est au Cap-Vert, en escale, où euh… je voulais partager avec vous le point sur la gestion de l’électricité, euh… lors de cette première partie de descente, et ce qu’il en est : générateur, panneaux solaires, éolienne, etc., etc.
Alors il s’avère que sur euh… quand vous partez pour faire un tour de l’Atlantique, vous partez pour les Antilles, le départ de la descente de la Transat est bien évidemment tenu par la météo. La période cyclonique fait qu’on peut pas traverser avant le mois de novembre l’Atlantique, ce qui veut dire qu’on est au mois de septembre, octobre, novembre, ou aux Canaries ou au Cap-Vert, en train de faire la descente. Ce qui veut dire qu’on va sortir de la Méditerranée assez tôt, et c’est des périodes où il y a pas mal de nuages, il fait pas forcément chaud, et l’angulation du soleil au niveau de la Terre est plus basse qu’en plein été.
Et donc comment ça se passe pour recharger les batteries ? Alors avec Oana, on a à peu près… Donc Seb, il a un Fontaine Pajot de 40 pieds, nous c’est un Lagoon 450. On a deux frigos, on a deux conservateurs/congélateurs, donc deux congélateurs basse température. Le 220 à bord est allumé tout le temps. Grosso modo, je fais pas d’eau chaude avec l’inverteur, pardon, et on fait peu de micro-ondes avec. Quand j’allume le micro-ondes, c’est avec le générateur. Et là sur la descente, on se rend compte que, euh… maintenant qu’on est au Cap-Vert, on arrive à remonter le parc avec le solaire à peu près à 100 %, mais c’était pas le cas jusque-là.
Donc sur toute la descente, quand on était aux Canaries, et avant, Gibraltar, etc., il manquait à peu près 20 % sur le parc de batteries. Alors ce qui est marrant, c’est qu’on a à peu près le même parc : on a 600 ampères de batterie, lui les a en gel, moi je les ai en lithium, et moi j’ai 1000 W de solaire, et lui il a pratiquement la même chose. La différence, c’est que lui les a sur le roof, ce qui fait qu’ils ont des ombres portées avec la bôme. Et moi je les ai sur le portique de l’annexe. Pas d’éolienne tout simplement pour une bonne raison : quand on navigue au portant, l’éolienne elle tourne pas.
Et quand on est au mouillage, regarde, dans un mouillage, qu’est-ce qu’on fait ? On se met à l’abri des vagues, donc on se met à l’abri du vent. Donc dans les mouillages, en général, il n’y a pas de vent. Si tu mouilles bien. Donc les éoliennes, dans les mouillages, euh… on est tout le temps, quand vous mouillez aux Antilles, vous mouillez sous le vent de l’île, donc pas au vent. Et donc sous le vent de l’île, y’a pas de vent. C’est la chose la plus naturelle. Bref. J’ai déjà eu le discours sur les éoliennes, je reviendrai pas. Ça sert pas à grand-chose. Et en Transat, comme vous êtes au portant, voilà, elle marche pas. Ce qui veut dire qu’elle marche que quand vous faites du près. Et donc ça fait des ombres portées, donc pas d’éolienne.
Les hydrogénérateurs, c’est pareil, c’est un truc qu’on traîne, c’est pas génial. Donc il reste le solaire ou le générateur.
Nous on a un générateur installé sur le bateau. Il s’avère que donc… un gros. On a un Onan de 13 kg. Et nos collègues ils ont un petit 2000 W sur la marche arrière, portatif. Et il s’avère qu’on se rend compte que déjà il faut se dire que c’est une bêtise de recharger vos batteries avec vos moteurs. Même si vous enclenchez pas les hélices et que vous les mettez au ralenti ou que vous les mettez accélérés, parce que le jour où vous allez revendre votre cata, vous allez avoir du mal à dire au mec : « Ah ben oui j’ai mis les moteurs, mais y’en a 500 c’était pour recharger mes batteries. »
Et réfléchissez : un générateur de 2000 W, ça vaut 2500 balles. Si tu dois le changer parce que tu lui as bouffé des heures pour recharger tes batteries, ça va te coûter 2500 balles. Si tu commences à mettre 300 h moteur à chacun de tes moteurs pour recharger tes batteries, c’est complètement débile. Quand tu sais le prix de la maintenance des moteurs et l’usure que tu leur donnes, vaut mieux cramer un générateur à 2000 W à 2000 balles. Donc ça c’est sûr.
Quand on a des générateurs comme le mien, fixes, bah déjà ils ont une plus grosse capacité. Il fait 13 kg donc c’est plus la même. Et là, la différence qu’on a avec Oana, c’est que moi les batteries lithium, grosso modo, là avec l’inverteur que j’ai, elles prennent, quand elles sont basses, jusqu’à 70 ampères, même 80 ampères de charge. Et la charge est hyper rapide. Donc moi quand je suis à 80 %, pour les ramener à 100 %, ça va très vite. Lui, ça met des plombes parce que tout simplement, la courbe de charge fait que quand elles arrivent à 85-90 %, les 10 derniers %, c’est lent, et les 5 derniers %, c’est encore plus lent. Alors que moi, jusqu’à 98 %, elles montent en flèche, et les deux derniers %, elles les font en 5-7 minutes, et c’est réglé.
Donc ça veut dire que je fais beaucoup moins tourner mon générateur. Et que pour le même parc de batteries, je peux me permettre de recharger beaucoup plus vite. Et en plus, je peux me permettre de le décharger beaucoup plus profondément. Puisque je vous rappelle que des batteries au gel, ou des batteries au plomb, en dessous de 70 %, 65 %, 60 %, elles commencent à vraiment pas aimer quoi. Alors que là, nous les batteries lithium, si tu leur mets une décharge à 50 %, ça leur fait absolument rien. Elles peuvent encore descendre, y’a aucun problème là-dessus. Donc ça c’est important.
Donc ce qui veut dire que sur la première partie de la descente, jusqu’à ce que vous veniez au Cap-Vert, vous avez besoin de recharger vos batteries. Vous aurez pas assez avec le solaire, même si vous avez 1000 W de solaire. Je vous conseille plutôt d’avoir des batteries lithium. Et je vous conseille plutôt d’avoir un générateur, donc ou fixe, ou portatif, pour recharger les batteries. N’utilisez pas vos moteurs.
Et euh… si vous mettez des batteries lithium, en plus vos alternateurs vont prendre cher s’ils rechargent le parc. Donc dans le cas où vous avez des batteries lithium, il vaut mieux les recharger en solaire et avec un générateur associé. Parce que les alternateurs sont pas faits. Il existe des kits spéciaux batterie lithium, mais ils sont… déjà c’est cher, il faut les installer, y’a des courroies spéciales, etc., etc.
Donc voilà, sur le bilan, ce qui veut dire qu’à partir de maintenant on a la Transat qui arrive, la Transat qui arrive, donc c’est un déplacement. Maintenant qu’on est ici en bas, on va aller vers… donc là on est à 14 de latitude, on va à 13 de latitude à la Barbade. Y’a un coup de vent, je suis désolé. Donc ce qui veut dire que grosso modo, on va descendre d’un degré vers le sud et que c’est une navigation qui est que vers l’ouest.
Comme c’est une navigation qui est que vers l’ouest, on va avoir donc l’avant du bateau vers l’ouest, l’arrière vers l’est. Donc le matin, le soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest. Pendant toute la Transat, le lever du jour va se faire dans le cul du bateau, il va attraper les premiers soleils, les panneaux solaires dès les premières heures du jour. Ça va monter jusqu’à midi, et à partir de midi, ça va passer sur l’avant, et ma grande voile va faire de l’ombre à mes panneaux solaires, et ils vont moins marcher.
Ce qui veut dire que normalement, si les choses se passent — enfin pas normalement mais — là, avec ce que j’ai comme solaire, je vais recharger tous les matins jusqu’à midi. Donc j’aurai pas besoin d’allumer mon générateur le matin ou mes moteurs pour faire de la recharge. Et le soir, en début de soirée, donc comme de midi à 17h ça va maintenir grosso modo la charge — ça va pas trop se décharger le bateau — mais le pilote, ce qui est en route, ça va maintenir la charge plus ou moins.
Le soir, à 17h, au moment du repas, on fait une petite demi-heure de générateur. Comme c’est du lithium, elle charge très vite. On en profite pour faire un petit coup de dessal, et se dire que pendant qu’on cuisine, on peut faire réchauffer des trucs au micro-ondes, etc., et basta. Ça va faire remonter le parc de batteries, il va se décharger pendant la nuit, et au petit matin il va se recharger avec le soleil. Et c’est à peu près le rythme qu’on a.
Donc là, sur la Transat, on va faire une quinzaine de jours de Transat. Je pense que je vais mettre entre 7 et 10 heures à mon générateur, grosso modo une demi-heure, 45 minutes par jour pour recharger le parc. Après, une fois que je suis arrivé de l’autre côté, c’est fini, le générateur je le fais tourner juste pour le plaisir. Puisque là, à midi, avec 1000 W de solaire et des batteries lithium — là, voyez, aujourd’hui j’ai fait un petit peu de générateur hier soir parce qu’il faisait gris — aujourd’hui il fait plein soleil, mes batteries elles sont à 99,7. Ce qui veut dire que j’ai pas besoin de démarrer le générateur ce soir. Ça y est. Demain non plus. T’es en calu solaire ici au Cap-Vert, avec 1000 W de solaire. Ça y est, on y est. Donc aux Antilles, ça sera encore pire que ça. Donc c’est fini, y’a plus besoin.
Donc la préconisation, voilà : si vous devez vous équiper et partir, pensez à cette partie de descente. Ayez un générateur portable ou un générateur fixe à bord. Si vous voulez pas vous embêter : la perte de place, l’installation, le coût que ça met, etc. Ou si sur un bateau d’occasion que vous achetez, y’en a pas, achetez un petit 2000, 2500 W. Vous savez que sur toute la descente qui est là, vous en aurez besoin. Et après, une fois que vous êtes de l’autre côté, mettez 1000 W de solaire — maintenant les panneaux solaires ça vaut plus rien — faut savoir que le solaire, c’est complètement dérisoire en prix, et vous serez plein.
Et au pire, si vous avez besoin de faire un peu de dessal ou compléter parce que vous avez pas eu le temps, ou qu’il y a un jour un peu gris, vous mettez un petit coup de générateur et c’est très bien. Vous avez pas besoin d’autre chose pour le bilan énergétique.
Voilà, je pense que sur des catas à partir de 40 pieds, si vous avez 600 Ah de parc de batteries, que vous avez 1000 W de solaire, vous êtes bien. Si vous êtes en lithium, c’est encore mieux. Si vous les avez en gel, ce sera plus long à charger, donc il faudra mettre plus de temps de générateur, et vos panneaux solaires mettront plus de temps à les finir.
Voilà, c’est à peu près tout sur la gestion du truc. Du coup, bah là, un générateur en place — le mien fait 3 L de gasoil — il prend sur le réservoir tribord. Donc ce qui veut dire que quand je fais un peu de moteur, j’essaie de mettre — si je dois mettre des tours et avancer un peu — je mets plutôt dans le bâbord. Comme ça j’équilibre un petit peu les deux réservoirs.
Et quand je mets du moteur mais que j’ai pas besoin de mettre des tours, c’est juste pour mettre un peu de support ou rentrer dans un mouillage ou comme ça, c’est à ce moment-là que je mets mon moteur tribord. Du coup il consomme moins, parce qu’il est à 1500 tours, 1200 tours. Tu vois, pour sortir, il a pas besoin de mettre de gaz, hein. Tu sors d’un chenal, machin, tu vas tranquille à 1200 tours. Donc j’essaie d’avoir les moteurs qui ont le même nombre d’heures. Mais du coup à 1200 tours, il consomme vachement moins qu’à 1800, et ça me compense à peu près les 2 L/h et 3 L/h que fait le générateur quand je le fais tourner.
Et quand j’ai besoin de mettre un peu de RPM, je les mets plutôt dans celui-là. Et si vraiment j’ai besoin d’aller faire un bout d’une dizaine de miles face au vent, pour rentrer dans un endroit, pour aller me planquer, là t’as pas le choix. Tu mets tes deux moteurs à 1800, et puis voilà, tu crames tes 4 L/h. C’est le jeu ma pauvre Lucette.
Faut savoir que depuis qu’on a fait le plein — on a fait le plein à Calpe — non, on avait fait le plein aux Baléares cet été, et des Baléares on a fait le plein à Gran Canaria. À Gran Canaria, j’ai mis 30 L de gasoil de chaque côté. Donc on avait cramé… Non j’dis une bêtise. J’ai fait au total 30 heures de moteur, voilà. Donc des Baléares, sortie de la Méditerranée, descente jusqu’aux Canaries : 30 h de moteur. C’est pas grand-chose. Ça veut dire que vous voyez, l’entrée dans Gibraltar, etc., les entrées, sorties de marina, les mouillages…
Voilà. Et là, depuis Gran Canaria jusqu’ici, on a fait, euh… je crois qu’on a fait 2 h ou 3 h : 2 h sur l’arrivée de Mindelo avant-hier, on a fait 1 h parce qu’on était dans un mouillage et qu’il fallait le récupérer, et ici on a fait 25 minutes. Donc on a fait 2 h 30 / 3 h de moteur depuis qu’on est partis. Donc ça veut dire qu’on est pleins gasoil. Et là maintenant avec la Transat, etc., je pense que je ferai le plein, j’en sais rien… l’année prochaine peut-être. Mais pour cette année, je pense que c’est réglé.
Voilà les amis, les petites informations. On n’est pas bloqués pour la météo, mais ça traîne un petit peu ici. Si vous regardez les fichiers GRIB, vous êtes pas en temps réel, mais là en ce moment, la météo en Atlantique c’est du 25 établi avec des rafales à 30, et y’a 4 m – 4,50 m de creux. Et pas que.
On n’a pas… On sait naviguer là-dedans, vous m’avez vu naviguer dans bien pire, mais j’ai pour habitude de me dire que voilà : faut partir de Gibraltar, faut descendre aux Canaries, ou faut partir des Canaries, faut descendre au Cap-Vert parce qu’y a un créneau, c’est les conditions poussives, comme ça, on le prend, y’a trois jours à faire, on se met dedans, c’est pas grave, on serre les dents, on fait le dos rond.
Là, la Transat, c’est 15 jours. 15 jours c’est long. Plutôt le faire d’un côté agréable, avec des conditions plutôt cool, où on se fait pas défoncer. Donc on va attendre que ça baisse un peu, que la houle descende. Ça permet d’avoir des quarts beaucoup plus cool, ça permet de rester tout dessus la nuit, et que tout le monde soit à l’aise pendant ses quarts.
Donc on n’a pas d’impératif qu’on arrive 15 jours avant à la Barbade ou 15 jours après, ça change rien pour nous. Donc voilà, on attend tout simplement. Donc on n’est pas bloqués, mais on a la patience d’attendre. La voile, voilà, c’est la météo qui la gère.
Donc c’est pour ça qu’y a cette petite vidéo du milieu. Puisque là on fait pas grand-chose, on fait des tours entre les îles, on s’est fait bien brasser la gueule. On a fait deux fois 4 h 30 à plus de 30 nœuds là, au près serré. J’ai pas fait beaucoup d’images parce que j’étais beaucoup au poste de barre, en fait je les ai faites à la barre. On n’avait pas le pilote dessus. Ça bouge pas mal entre les îles, là. Et là on a São Nicolau, y’a pas grand-chose à faire mais il y a du soleil, il fait bon.
Voilà, les jeunes sont dans l’île, je sais pas ce qu’ils ont été faire, ils ont été faire une rando ou boire une bière par là. Puis nous, avec Divine, on a été faire un peu de paddle, on a été jouer au golf sur la plage. On n’a pas des vies très difficiles…
Voilà, en espérant que ce petit débrief sur, voilà, l’énergie à bord vous aura aidé à faire vos choix. Je vous dis à la semaine prochaine. Mettez un petit pouce, la cloche pour avoir les notifications cette semaine, abonnez-vous à la chaîne, merci à tous, ciao ciao.