catanaran
Dérapage au mouillage en Catamaran
Allez bonjour à tous et à toutes, vidéo aujourd’hui sur le dérapage à l’ancre en catamaran et les petites erreurs que vous pouvez faire pour éviter le drame et que ce soit juste “oups on a dérapé” plutôt que “ouais on a tout cassé”. Voilà, j’espère que vous avez apprécié la vidéo de la semaine dernière sur les erreurs d’inspection et ne pas se retrouver avec l’achat d’un catamaran qui a eu des biais que vous avez pas vus. Je vous rappelle ceci en passant : même si à un moment donné vous avez bien fait votre inspection sans faire appel à nos services, sans faire appel au service d’un expert, je vous rappelle que, admettons, vous aviez trouvé le cata, vous allez le voir, vous faites l’inspection, vous dites ok je l’achète, il y a une chose sur laquelle l’expérience parle et que c’est plus facile quand on ne met pas de l’émotionnel dedans. Donc vous, vous allez mettre de l’émotionnel puisque le catamaran vous l’avez vu, vous voulez l’acheter. C’est au niveau de la négociation. Il faut savoir qu’en ayant acheté cinq bateaux moi-même, en ayant vendu et acheté des bateaux pour des propriétaires, et en ayant, là dernièrement, on y est donc là, déjà cinq personnes avec qui on est et on travaille et on a des… voilà on est sur des négociations de catamarans, etc. Je connais parfaitement les flexibilités des propriétaires, le pourcentage qu’on peut soustraire du prix, on a pratiquement réussi à toutes les fois à… excusez le truc, je peux vous assurer que le petit peu d’argent que vous allez prendre sur ma prestation, comparativement à l’argent que je vais vous faire économiser en sachant jusqu’où on peut aller trop loin pour prendre une extension, voilà elle est conséquente. Donc si vous devez négocier un cata, vous avez décidé de l’acheter, je vous conseille plutôt de prendre le pack. Même si vous ne pouvez pas pendant 3 mois, vous pouvez prendre de A à Z et faire l’ensemble avec vous. Mais si vous prenez le deuxième pack où je fais l’accompagnement à distance, je suis là pour la négociation des tarifs, je vous dis jusqu’où on peut aller, je suis là en visio le jour de l’inspection, je suis là en visio, etc. C’est un gros gros plus les amis. Mais bon, je n’oblige personne à le faire. Allez, on discute aujourd’hui des dérapages en catamaran. Donc on avait fait une vidéo où on avait fait comme si on l’avait fait ensemble. C’est un peu ça, on l’a fait ensemble. Merci de suivre ces vidéos, que vous ayez pris les packs ou pas les packs, bien sûr ça a son importance puisque c’est ce qui me fait vivre — pas uniquement, mais c’est ce qui me fait vivre. Mais ce que je veux dire c’est que ça me fait plaisir de partager ça avec vous. Qu’il y ait des gens qui regardent ces vidéos, qui se posent des questions. Il n’y a rien de pire que de penser qu’on a besoin de personne quand on veut faire ça. Moi le premier, vous savez, quand j’ai acheté mon premier bateau, qui était un ketch en acier du chantier Beta, à l’époque il y avait… ah j’ai perdu le nom de son blog… il y avait Banik. Banik, c’est un couple adorable qui avait un bateau en acier vert, et qui avait un site internet où il y avait de l’information, et il avait une partie payante où il partageait l’ensemble de ses mouillages, ses aventures, etc., etc., que j’avais pris à l’époque aussi. Comme vous, j’ai pris des packs. Alors à l’époque c’était pas sous forme de vidéo, fallait se taper des heures et des heures de lecture. Et il s’avère que j’ai rencontré Banik. Alors Banik, je vous fais une petite histoire au passage, c’est la contraction de Bernard et Annick, qui avaient appelé leur bateau comme ça. Et quand j’étais sur le Gunboat en Thaïlande — donc je suis en uniforme, imaginez : uniforme de capitaine, une annexe tout en carbone avec siège, machin, etc., l’électronique de bord, et tout — on est mouillé à Phuket dans la baie de Chalong, et je vais au ponton. Et donc je suis plein de balles avec mon hôtesse, petit blond, les yeux bleus, magnifiques, etc., et là je tourne la tête et en passant je vois le bateau Banik. Et là je fais : “Ah ! Banik !” virage à droite, j’arrive, je me mets le long du bateau, et là le mec — qui sait qu’il a des gens qui le connaissent mais à l’époque il n’y avait pas YouTube, pas tout ça, il sait pas qui je suis — il me regarde, il me dit : “Mais on se connaît ?” Je dis : “Non, mais tu sais pas, j’ai fait un tour avec un bateau, j’ai acheté tes trucs, machin…” Et il me regarde comme ça, il me dit : “Mais qu’est-ce que tu fais ?” Je dis : “Je suis le capitaine sur le…” Et bref, on est devenus amis. Et moi aussi, j’ai eu ce que beaucoup d’entre vous ont de temps en temps quand vous me croisez dans une marina, dans un truc, et qu’il y a des gens qui viennent me voir : “Steph ! Machin ! Je te connais par cœur, je regarde tes vidéos…” Vous, vous m’avez en visuel. Mais moi j’avais suivi ces blogs, j’avais fait ça. Donc bref, pour dire que moi aussi j’ai fait comme tout le monde. Et il n’y a rien de pire que de penser qu’on sait. Et à l’époque je faisais déjà de la voile depuis des années. Je peux vous dire que j’avais fait de la régate en yole OK, mon père avait un caneton — donc c’est comme un 5.5 — où tous les week-ends on était en train d’envoyer les spis et tirer les bords de largue, revenir et remonter au près sur le lac de Soustons. Et j’avais fait les colonies de vacances où j’ai bouffé du 420, du 470, de l’optimist, j’ai commencé avec ça. Donc j’avais bouffé de la voile, je savais ce que c’était de faire du bateau. Mais il n’empêche que …mais il n’empêche que même avec toute cette expérience, quand on passe sur un catamaran, les règles changent, les habitudes changent, et ce n’est pas parce qu’on est bon marin sur un monocoque qu’on est prêt à tout gérer sur un cata. Revenons donc sur le sujet du dérapage à l’ancre. La première chose, c’est de ne pas croire qu’un catamaran ne dérape pas. Ça, c’est une énorme erreur. J’en vois beaucoup qui pensent que parce qu’ils ont balancé 25 m de chaîne dans 3 m d’eau avec leur Delta de 20 kilos, ils sont tranquilles. Mais non, les amis, la tenue à l’ancre ne dépend pas juste du poids de l’ancre ou de la longueur de chaîne, elle dépend aussi du type de fond, du vent, de la houle, du comportement du bateau, et surtout de la bonne pratique du mouillage. Je vous disais tout à l’heure, la première erreur, c’est de se mettre trop près de la côte. Ça, c’est un classique. On veut la belle vue, on veut descendre à la plage à la nage, on veut profiter du silence à l’abri de la falaise, mais on oublie qu’en cas de bascule de vent ou de grain nocturne, on est les premiers dans la m*rde. On n’a pas de marge de manœuvre. Et si l’ancre dérape, on est direct sur les rochers. Alors faites gaffe. Deuxième point, quand vous sentez que ça commence à bouger, qu’il y a un petit clapot qui apparaît, que ça tire un peu trop sur la chaîne, soyez proactifs. N’attendez pas d’avoir les pieds dans l’eau pour réagir. Vous démarrez les moteurs, vous mettez les batteries en charge, vous augmentez le régime pour être prêt à bouger. Et surtout, vous ne lâchez jamais d’ancre ou de chaîne sans avoir les moteurs prêts. Si vous devez dévider 10 ou 15 mètres de chaîne de plus, vous devez le faire en étant prêt à manœuvrer. La veille du dérapage est souvent visible : ça commence par une rotation du vent, une tension qui change dans la chaîne, un comportement un peu erratique du bateau par rapport aux autres autour. Si vous êtes bien attentif, vous pouvez anticiper. Troisième erreur classique : croire qu’on a “planté” parce qu’on a reculé fort en marche arrière. J’en connais plein qui font ça : ils arrivent, jettent l’ancre, laissent filer 20 mètres, et mettent 2 000 tours en marche arrière. Oui, ça peut aider à tester la tenue, mais si l’ancre n’a pas eu le temps de s’enfouir correctement, ou si elle est posée sur de l’herbe, elle va simplement glisser et vous allez croire que vous avez “testé” la tenue alors qu’en fait, vous l’avez arrachée. Ce qu’il faut, c’est laisser l’ancre se poser, laisser le bateau tirer gentiment, puis observer. Une bonne ancre, dans un bon fond, ça prend son temps pour se caler. Donc on laisse faire, on observe, et si ça ne bouge pas pendant un bon moment, là on peut vraiment dire qu’on est bien planté. Autre chose : les bateaux autour. Si vous êtes dans un mouillage rempli, prenez le temps d’observer les autres. Est-ce qu’ils ont bien mouillé ? Est-ce qu’ils tournent beaucoup ? Est-ce qu’ils ont mis un orin ? Est-ce qu’ils ont des pare-battages dehors (mauvais signe) ? Tous ces détails vous donnent des indices sur leur niveau d’attention. Parce que le jour où ça dérape, ce n’est pas forcément vous le danger, c’est le voisin. Et si lui il ne démarre pas ses moteurs à temps, c’est sur votre coque qu’il va s’échouer. Donc soyez prêts aussi à gérer les autres. Dernier point que je veux aborder aujourd’hui : les chaînes mal entretenues. On en parle jamais mais c’est essentiel. Une chaîne rouillée, bouffée par le sel, avec des maillons tordus ou des longueurs mal mesurées, ça ne sert à rien. Le jour où vous devez donner du mou en urgence et qu’elle coince dans le davier, croyez-moi, vous allez le sentir passer. Alors entretenez vos chaînes, notez vos repères, utilisez des marqueurs de couleurs, et surtout ne faites jamais confiance à une chaîne dont vous ne connaissez pas l’historique. Si vous venez d’acheter un bateau, refaites les repères, vérifiez les maillons, et changez ce qu’il faut. Voilà les amis, je crois que vous avez là un bon aperçu des erreurs fréquentes et de ce qu’il faut éviter pour ne pas transformer une nuit au mouillage en cauchemar. Prochaine vidéo : vent contre courant au mouillage. Là encore, on va apprendre des trucs que vous n’avez probablement jamais vus ailleurs. Merci de suivre la chaîne, mettez un petit pouce bleu, activez la cloche, et on se retrouve très vite. Ciao ciao.